jeudi 5 février 2015

La sexualité sacrée

Comment dire à une jeune femme, à un jeune homme qui découvre pour la première fois que son corps – ce corps qui est en train de se métamorphoser – n’est pas simplement une machine, une enveloppe physique ou encore une source de plaisir seulement immédiat mais bien plus que cela ?
Peut-être qu’en ouvrant notre cœur, avec des mots délicats, une douce mélodie et un tendre sourire, pourrions-nous signifier à un(e) adolescent(e) que le « Sexe » et la « Sexualité » si souvent humiliés, salis, critiqués, détournés par notre société et certains êtres humains qui n’ont pas encore compris leur véritable essence, sont à l’origine de la vie humaine ? Et, pas uniquement par la fonction reproductrice de la sexualité, non ! Plutôt parce que le sexe insuffle la Vie, il donne corps à nos sensations, à nos émotions, à notre vécu, à notre chair, bref à notre incarnation ! La sexualité quant à elle, témoigne de notre authenticité. 
La Sexualité est ce que nous sommes…

Mais, qu’est-ce que cela veut dire me direz-vous ? Alors, asseyez-vous, sirotez une boisson chaude de votre choix accompagnée d’une petite douceur et, surtout, profitez de cet instant de lecture pour éprouver votre Sexe sacré : les mystères de l’incarnation humaine.


Notre bas-ventre prend fin avec notre sexe, un lieu sacré – soit un calice (un vagin), soit une épée (une verge) – selon le corps dans lequel nous nous sommes incarnés. Cette partie de notre anatomie est souvent ignorée, négligée ou pire, sujette à de grands malentendus. Pendant des siècles, la sexualité a été bafouée et mal traitée et, le sexe, mal mené ainsi que mal aimé. Il est temps aujourd’hui de réhabiliter sexe et sexualité pour les consacrer ! En effet, qu’existe-t-il de plus beau qu’un acte d’amour partagé entre deux personnes qui se vouent un respect mutuel et total ? J’entends par respect : la reconnaissance et l’acceptation de l’autre tel qu’il est ! N’est-ce pas ce que l’on peut nommer amour inconditionnel ?
Comment peut-on considérer comme « sale » un organe (le sexe) qui crée la Vie, « mal » un acte (la sexualité) qui unit les êtres humains ?
Je vous propose donc de mettre un instant de côté nos préjugés et notre inconscient collectif critique à ce sujet afin d’appréhender ma conception actuelle de la sexualité :

De notre sexe part notre créativité, notre force de vie, notre énergie vitale, notre vraie nature. La sexualité n’est pas seulement « faire l’amour », elle va bien au-delà. La sexualité nous reconnecte à notre essence. Elle donne corps à notre âme ! Nous faisons l'amour comme nous sommes. Selon les valeurs qui sont les nôtres, nous nous donnons à notre autre de telle manière, nous lui prodiguons telle caresse, nous osons telle position, nous partageons un certain degré d’intimité avec notre partenaire, nous le laissons plus ou moins découvrir notre temple et, nous nous abandonnons graduellement à l’extase. 
La Sexualité sacrée, celle qui donne un arc-en-ciel de couleurs à notre existence, celle qui laisse une trace indélébile sur notre âme, celle qui siège dans les tréfonds de notre ventre, s’expérimente dans certaines conditions. En voici quelques-unes : la confiance accordée à son partenaire, la connivence existante entre deux amants – chacun ayant vécu, au préalable, le mariage intérieur de son Féminin et de son Masculin –, la rencontre d’une âme sœur (peut-être en avons-nous même plusieurs)…
Ce n’est pas l’expérience pratique de son partenaire ou de soi qui rend sacré l’acte d’amour, mais nos authenticités respectives, la pureté de nos intentions, la conscience du moment présent vécu à deux et le souffle de la Vie qui nous traverse à cet instant de communion. 
Cette Sexualité sacrée n’est pas non plus uniquement l’apanage de la pénétration. La Sexualité sacrée se vit à partir du moment où nous sommes prêts à être vrais. Elle se manifeste déjà dans la tendresse d’une simple caresse si elle était offerte avec tout notre cœur et notre énergie vitale que l’on peut aussi appelée « énergie sexuelle ». Alors, nous ressentons dans notre corps une vague de chaleur, une tempête de plaisir et un tsunami d’amour. La douceur d’une étreinte partagée cœur à cœur procure aussi le sentiment d’Être !
Être est différent d’avoir ou de recevoir, qui est davantage lié à la passivité. Être demande une écoute de notre corps, de notre cœur et de notre âme reliés tous trois par un temple : notre sexe.
La sexualité réunit l’énergie Féminine, l’énergie Masculine et aussi la Vie !
La pénétration n’est finalement que le dernier point qui conclue toute une philosophie de vie. Bien sûr elle est magnifique et magique lorsque le pénis vécu en conscience par l’homme honore le vagin prêt à l’accueillir et lui donner en retour. Une certaine sérénité est donc nécessaire pour donner ou recevoir totalement et agréablement ce don d’amour. Cet élan d’amour équilibre le Yin et le Yang. Et quelquefois, cette osmose harmonieuse créé une nouvelle vie humaine. De cette union naît donc parfois des êtres en devenir et le plus souvent, inspire notre créativité. En effet, l’élan de vie ressenti lors d’une douce, modérée ou sauvage étreinte vécue en conscience, stimule notre potentiel créatif.

Ainsi, le sexe, la sexualité, l’amour, l’élan de vie et la créativité peuvent être envisagés, me semble-t-il, comme des partenaires indissociables lorsque nous ne réduisons pas la sexualité au seul acte sexuel mécanique, mais que nous lui accordons une dimension sacrée.
De nos jours, certains spécialistes du système digestif affirment que le ventre est notre deuxième cerveau et, qu’il est fortement lié à nos émotions.
Peut-être pouvons-nous ajouter aujourd’hui que notre sexe est le lieu concentrationnaire de notre force de vie (notre chi), de notre potentiel créatif et de nos ressources intarissables d’amour ?

Puisse la Vie nous enivrer d’amour !


© Erika Cazaux, 2012

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